Extraits des Cahiers et des Écrits de Marseille et de Londres
1941-43
Textes:
La source hindou
Extraits d´Upaniṣad (Écrits de Marseille)
1. Īśa Upaniṣad (janvier 1942)
2. Chāndogya-upaniṣad, III et VIII (janvier 1942)
3. Bṛhad-āraṇyaka-upaniṣad, II-VI (janvier 1942)
Annotations (Cahiers de Marseille, III)
La pesanteur et la grâce (Cahiers de Marseille), 1-9
La personne et le sacré (Écrits de Londres)
1. Īśa Upaniṣad
1. /Que par/ Par le Seigneur soit habité ce tout et chaque cose qui en mobilité se meut.
/De ce tout nourris-toi/ Ce tout par le renoncement mange-le. Ne convoite rien de ce qui s´approprie.
2. À condition d´accomplir les œuvres [prescrites] ici-bas, on doit désirer vivre cent ans.
Ainsi en est-il pour toi, non autrement. L´action ne souille pas l´homme.
3. Sans soleil est le nom de ces mondes, de sombres ténèbres voilés,
où /vont à leur départ/ s´en vont en partant les créatures qui ont tué l´ātman.
4. Unique, sans mouvement, /plus/ rapide plus que la pensée, précédant toujours, les dieux mêmes ne peuvent atteindre Cela.
Cela, sans bouger, dépasse les autres qui courent. En Cela, Mātariśvan établit les Eaux. (?)
5. Cela est en mouvement, Cela est sans mouvement. Cela est loin, Cela est proche.
Cela est au-dedans de /ce tout/ cette totalité, Cela est aussi hors de /ce tout/ cette totalité.
6. Et celui qui a /aperçu/ discerné tous les êtres dans l´ātman, et l´ātman dans tous les êtres, celui-là ne s´en sépare plus.
7. Pour qui /tous les êtres sont devenus l´ātman, lui même/ l´ātman lui-même est devenu tous les êtres, pour qui sait,
où est la confussionl? où la douleur? pour qui aperçoit en tout l´unité.
8. Lui s´est diffusé, lumineux, incorporel, san défaut, sans organe, pur, innocent;
le Voyant, Penseur, celui qui est tout, qui est en soi; il a ordonné les choses selon /leur loi/ la justice depuis les âges infinis.
9. Dans des sombres ténèbres ils vont, ceux qui ont l´ignorance pour /opinion/ doctrine.
Et peut-être dans encore plus de ténèbres ceux /que le savoir satisfait/ qui au savoir sont attachés.
10. Autre chose vraiment, dit-on, au moyen de la connaissance, autre chose para la non-connaissance.
Telle est la leçon des sages qui nous ont révélé Cela.
11. Connaissance et non-connaissance, celui qui connaît Cela comme les deux à la fois.
[ou: celui qui connaît les deux comme une chose?]
par la non-connaissance ayant /franchi/ traversé la mort, par la connaissance /il se nourrit de/ mange l´immortalité.
12. Dans de sombres ténèbres ils vont, ceux qui /professent/ ont le non-devenir pour doctrine
et peut-être dans encore plus de ténèbres, ceux /que le devenir satisfait/ qui au devenir sont attachés.
13. Autre chose vraiment, dit-on, par le devenir, autre chose par le non-devenir.
Telle est la leçon des sages qui nous ont révélé Cela.
14. Devenir et anéantissement, celui qui connaît Cela comme les deux à la fois,
par l´anéantissement ayant /franchi/ traversé la mort, par le devenir il /se nourrit d´/ mange l´immortalité.
15. Par un masque d´or est caché /la bouche/ le visage de la Verité.
Ôte cela, toi qui nourris, pour /la loi de vérité/ rendre justice à la verité, pour la vision.
16. Toi qui nourris, unique sage, ordonnateur, soleil, fils du Père des êtres, mets en ordre, rayon, et /rassemble/ unis.
La splendeur, /qui est/ ta forme la plus bénie, c´est elle que je perçois. Lui, cette personne-là, celle-là, je suis elle.
17. Vent, souffle immortel, voici ce corps finissant en cendres ?
Toi qui fais, souviens-toi de ce qui a été fait, souviens-toi. Toi qui fais, souviens-toi de ce qui a été fait, souviens-toi.
18. Feu divin, par la bonne voie mène-nous à la félicité. Éloigne de nous l´égarement qui détourne.
À toi /nous offrons maintes/ bien des fois /notre/ l´offrande de la parole d´adoration.